PARTIE 2 – LE TRAVAIL SUR LE BLANK

Salut à tous,

Suite de l’aventure rénovation de la canne Orvis Access, comme vous allez pouvoir le constater, il y a eu du chantier! 😀

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Je mets un point d’honneur à récupérer l’insert du porte-moulinet d’origine, je trouve qu’il a vraiment « belle gueule »! Surtout, il est très représentatif de ce que faisait la marque à l’époque de la fabrication de cette canne.

Alors démontage et récupération en douceur, passage dans l’eau bouillante pour dissoudre la colle, ça vient doucement mais surement… je ne conserverai pas le skeleton actuel couleur aluminium, il ne me plait pas.

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En parallèle, j’ai attaqué le collage des rondelles de liège de la future poignée. 19 rondelles pour une longueur finale de 18 cm, avec des rondelles CORK4US censées être du « grade flor », mais qui sont loin d’en être…tout juste du AAA 🙁

Le liège, ce n’est plus ce que c’était! Cependant, la densité est bonne, ça fera une poignée solide et bien rigide.

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La préparation des accessoires en cours et le démontage de l’accastillage terminé, je passe à la phase « travail » sur le blank.

Petite découverte, la canne n’est pas une 10 pieds mais une 9 pieds 11 pouces. il manque environ 1 pouce (2.5cm) en tête du scion, qui a donc déjà cassé, anneaux de tête re-collé et re-ligaturé (d’une couleur différente des ligatures d’origine). La canne ayant déjà eu plusieurs propriétaires, je découvre au fur et à mesure les petits défauts d’une canne d’occasion…

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Revenons à nos moutons… Dans un premier temps, il faut enlever toutes le boursoufflures de vernis sur les anciennes ligatures. C’est le travail le plus fastidieux! à la lame de cutter, bien à plat sur le blank et sans forcer, il faut racler tout ce qui dépasse et tous les résidus éventuels.

En règle générale, ça part bien, avec si besoin un chiffon imprégné à l’acétone pour ramollir un peu le vernis. Mais là, c’est vraiment fastidieux et sur le vernis d’origine qui est très épais il reste toujours une légère trace. ça ne me plait qu’à moitié.

Du coup pour la suite des opérations, j’ai longuement hésité… oui, non, peut-être, pourquoi pas, on verra… 🤔 … et 🤔

J’ai décidé de poncer l’ensemble du blank! bye bye la couleur, retour au carbone brut! Sauf pour la signature de la canne que je souhaite conserver.

Ce choix c’est un peu imposé à moi pour 2 raisons. La première, les petites traces de vernis de ligature des anneaux ne partent pas très bien sur un blank peint/vernis, même si globalement j’arrive à bien le nettoyer, je pinaille 😀

Plus globalement on voit bien que quelques années d’UV de plus sur le vernis ne lui permettront pas de durer. le vernis sur la canne finira pas s’écailler.

La seconde, j’avais envie de modifier amplement la charte de position des anneaux et d’optimiser complètement la canne, lui donner un seconde jeunesse, tout simplement! 🙂

Protection des emboitements et de la signature au scotch de peintre, et c’est parti!

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Attention si vous vous lancez dans ce type de rénovation, opération délicate! il faut y aller doucement, calmement, petite touche par petite touche, grain de papier par grain de papier.

La première opération consiste à faire « pelucher » le vernis translucide de surface au papier 240.

Puis retirer la majorité de la teinte au papier 400 en faisant de très amples mouvements sur la longueur du brin, tout doucement, ça part bien.

Enfin, Papier à poncer successifs et à l’eau 600/800/1000 pour une finition impeccable.

De bas en haut sur la photo ci-dessous AVANT / APRÈS / INTERMÉDIAIRE

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Le blank est en route pour une nouvelle aventure! Je ne touche pas la zone sous la poignée, ça ne sert à rien. J’ai juste passé un coup grossièrement histoire de retirer les résidus de colle de l’ancien montage.

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Fin de la deuxième partie…Une fois le travail terminé, on se retrouve pour ce que je considère comme le plus intéressant dans la rénovation/transformation : l’étude du remontage !

TEMPS PASSÉ :

Environ 8h en tout

– 2h à gratter le vernis des ligatures,

– Un peu plus d’1h par brin en ponçage,

– Environ 1h pour la poignée,

– Environ 1h pour le porte-moulinet.

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À très bientôt pour la suite des aventures!

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PRÉCISIONS IMPORTANTES :

Afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté, à aucun moment je ne prétends savoir mieux que quiconque concevoir et réaliser une canne à mouche, et surtout pas mieux que ORVIS, qui fait un travail d’excellente qualité depuis des années et des années.

Cet article traite de mon appréhension du montage d’une canne à mouche, du type de montage imaginé pour ce que je recherche comme fonction à cette canne et adapté à ma façon bien particulière de pêcher! 🙂

D’un point de vue purement technique, le montage de canne ne modifie en rien les qualités intrinsèques d’un blank. Ni son action, ni sa puissance, ni sa rapidité. Un blank possède des caractéristiques techniques, physiques, dynamiques, il les conserve, n’en gagne pas, n’en perd pas au montage.

Le montage est là pour faire en sorte que l’utilisateur de la canne retrouve les caractéristiques du blank en action de pêche. Souvent le montage de la canne en restitue la majorité sans que l’on ait besoin de se poser des questions, mais il arrive parfois qu’il en gâche. C’est ainsi…